Salut Les Bookineurs !
Aujourd’hui, on se retrouve pour la deuxième fiche de lecture du thème 1: “Portraits de déportés du régime nazi”.
Ce deuxième livre s’intitule “Itinéraire d’un triangle rose” de Rudolf Brazda et Jean-Luc Schwab, aux éditions J’ai lu.
On le sait, les homosexuels faisaient partie des cibles privilégiées du gouvernement nazi. Leur signe distinctif le petit triangle rose cousu sur leurs vêtements côté cœur.
Je n’ai jamais eu l’occasion de lire le témoignage d’un déporté pour motif d’homosexualité. Et pour cause, celui-ci est le seul à ma connaissance.
Un énorme travail de Jean-Luc Schwab pour aider Rudolf Brazda à sortir du silence et à transmettre son histoire.
Quand j’ai vu ce livre, je m’attendais à une simple biographie. Une immersion dans la vie de Rudolf Brazda avec l’accent sur sa déportation.
Mais au fur et à mesure de ma lecture j’ai découvert plus que ça. J’ai appris ce que le régime nazi reprochait aux homosexuels. Moi qui pensais que c’était une question de bonne mœurs, je me suis rendu compte que la réflexion du 3e Reich sur la “pureté de la race” et la création de parfait Ariens été poussée à l’extrême.
J’ai pu mesurer à quel point leur plan pour gouverner le monde et parfaire leur image et “leur race” été poussé, réfléchit et travaillé dans les moindres détails. Je commence à comprendre pourquoi le terme de “machine” est parfois employé pour qualifier le régime nazi.
Ce qui différencie cette biographie de celles que j’ai pu lire auparavant c’est le travail de documentation qui est fait. Ce travail de Jean-Luc Schwab permet de nous mettre dans le contexte et de comprendre les étapes de la vie de Rudolf Brazda et surtout ses déboires judiciaires.
Au delà de retrace le parcours d’un homme homosexuel durant la seconde guerre mondiale, ce livre me pousse à refléchir sur le devoir de mémoire.
Combien de victimes de déportation n’ont pas révéler aux yeux du monde leur déportation ? Comment rendre justice pour des faits dont ne nous sommes pas coupables mais qui font partie de notre histoire, de notre socièté ?
A la sortie des camps, le retour à la vie “normale” est difficile. Se reconstruire, démarrer une nouvelle vie. Il faut savoir que la population n’est pas au courant de l’existence des camps. Et beaucoup ont peine à croire qu’une telle machination si cruelle et inhumaine ait existé en Allemagne nazie.
Pour les déportés, parler de ce traumatisme est très difficile car se le remémorer c’est le revivre. Beaucoup de réfugiés choissent de se taire car raconter leur histoire c’est aussi dire qui ils sont, or les apprioris qui leur ont valut leur déportation sont encore ancré dans la logique et les moeurs de la société. C’est le cas notamment pour les homosexuels, les juifs, les tsiganes ou encore les étrangers.
“Itinéraire d’un triangle rose” est un témoignage très intéressant pour comprendre la place des homosexuels aussi bien dans l’histoire juridique que dans la socièté de l’époque.
Ce livre est également une prise de conscience du poid du passé pour une analyse de notre présent. Il faut voir le devoir de mémoire comme un outil d’analyse et de compréhension du présent.
Avez-vous lu ce livre ? Qu’est-ce que vous en avait penser ? Si vous avez d’autres ouvrages à me conseiller sur les homosexuels durant la seconde guerre mondiale, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires.
Rendez-vous très bientôt pour la troizième et dernière fiche de lecture du Thème 1: Portraits de déportés du régime nazi. “Les Tsiganes en France 1939-1946.” de Denis PESCHANSKI, aux éditions CNRS éditions.
À bientôt Les Bookineurs !
Comments